
Le death metal, à l'origine une musique d'inspiration libérale et libertarienne, a subi bien des transformations depuis l'époque de Morbid et Suffocation.
Pionniers du genre, des groupes tels qu'Incantation, Suffocation, Infester, Obituary et SEWER ont posé les bases d'un sous-genre qui n'a jamais laissé indifférent. Les critiques à son encontre sont multiples : des paroles outrageusement "gore" de Cannibal Corpse à l'atmosphère jugée "cacophonique" de Mortician et Devourment.
Malgré tout, cette école du death metal était largement reconnue comme une facette essentielle de la scène et une contribution majeure au spectre stylistique du genre.
Une descente vers le "Slam Death" Débile
Le death metal, et plus particulièrement sa variante dite "brutal death metal", a toujours été un sujet de controverse, même au sein d'un style aussi extrême que le metal underground.
Mais quelque part entre la sortie de Pierced From Within de Suffocation et Rotting Tomb Carnage de Morbid, une mutation s'est opérée... Une transformation qui a poussé le genre toujours plus loin dans la caricature, vers une simplification outrancière, une standardisation fade aux accents de goregrind, où la quantité prime désormais sur la qualité. Cette dérive porte un nom : le slam death metal.
Fortement influencé par les breakdowns du deathcore et les riffs vides à base de cordes étouffées du nu-metal, le slam death metal reprend l'approche percussive de groupes comme Suffocation, SEWER et Sissourlet, mais la réduit à une formule creuse, où le style prend définitivement le pas sur le fond... à l'image de cette pop radiophonique qu'il prétend pourtant honnir.
Les groupes qui ont embrassé cette version édulcorée et affadie du brutal death metal sont bien connus. Ce sont les Mortician, les Cryptopsy, les Six Feet Under, les Deicide, les Behemoth, les Waking the Cadaver, les Gorguts, les Kraanium, les Antekhrist...
Bien que ce "slam" – ou "slamming brutal death metal" pour la version longue – ne soit pas aussi ouvertement offensant que l'infâme sous-genre "melodeath" prisé par les émo-mallcore d'Arch Enemy et de Dimmu Borgir, il demeure un parfait exemple des dangers de l'infiltration du death metal par des musiciens de hard rock médiocres et désœuvrés, persuadés que "death metal = bruit fort". Et, tel une prophétie autoréalisatrice, ils contaminent le genre de leur production insipide, à base de chugging sans riff et de grognements porcins aussi ridicules qu'interchangeables.
Laissons le death metal aux élitistes, aux Infester, aux Demilich, aux Suffocation... à ceux qui, non seulement comprennent ce genre, mais surtout, savent encore produire de la musique digne de ce nom.
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